La fameuse lettre de motivation

En voilà un sujet bien approprié au cas du psychologue démuni... Il sera difficile de faire le tour de la question mais nous allons tout de même nous en approcher.

Tout d'abord, si nous poursuivons la démonstration par Google, notre cher et illustre algorithme, il apparaît que nous ne sommes pas les seuls à chercher des occurrences à cette question de la "lettre de motivation"...



"Exemple", "Stage", "Job d'été" pourraient ainsi faire partie de la panoplie "psy". "Gratuite" aussi. J'ai d'ailleurs toujours trouvé cela drôle d'associer cet adjectif à notre sujet. Ce qui signifie qu'elle peut donc également s'acheter, qu'elle aurait un prix, qu'il s'agirait d'emprunter un modèle pour construire sa propre promotion. Amusant paradoxe.

J'ai aussi remarqué que l'on réduisait sans vergogne "Curiculum vitae" à CV mais rarement "Lettre de motivation" à LM ("elle aime?"). Si j'en crois cette distinction, nous pouvons alors faire l'hypothèse que les deux "entrées" sont importantes. Ou qu'il s'agit d'une pure coïncidence.


Il est donc bien question d'une "lettre". Elle peut ainsi être manuscrite ou dactylographiée... Alors soyons clairs, si l'employeur invoque une lettre manuscrite, c'est qu'il croit en la graphologie et qu'il prétend sans doute pouvoir lire en nous à travers notre écriture, aidée par ces illuminés graphologues, expressions de la synthèse d'un magicien et d'un voyant. Pour notre cas, l'envoi pourrait s'avérer rédhibitoire. C'est vrai, tout de même! Comment pouvons-nous raisonnablement croire qu'une structure puisse à la fois faire appel à un psychologue clinicien et à un graphologue pour le recruter?!

La dactylographie arrange la plupart des psychologues démunis, leur écriture étant bien souvent énigmatique sinon dramatiquement illisible.

Reste la motivation... L'auto-lancement, sa propre promotion. Tout dépend à qui elle s'adresse mais attention tout de même, parfois, certains recruteurs la lisent vraiment... Entièrement! Il faut donc prendre garde et ne pas commettre trop d'erreurs. Le "copier-coller" fait fonction de miroir anticipateur de la réponse automatisée. Toujours est-il qu'il ne sera pas question d'écrire autant de lettres que de structures - réceptacles, au risque de devenir encore plus fou.

Alors, comment copier-coller sans risque? Là se situe une vraie question existentielle pour le psychologue démuni.  Dans un premier temps, il faut bien vérifier que la date est bonne et que le nom de l'établissement/association/centre hospitalier/maison d'enfants correspond avec ce que l'on est en train d'écrire.
Exemple : éviter d'écrire "je compte me spécialiser dans les troubles psychiatriques graves, notamment la perversion" si vous faites acte de candidature pour une association d'aide aux victimes.

De la même manière, il convient d'utiliser "Madame", "Monsieur", voire "Madame, Monsieur" si nous ignorons l'adresse exacte du recruteur (mauvais signe...) mais en aucun cas un mélange des trois... Encore qu'une secrétaire m'a déjà répondu en mentionnant "Madame" à la fin d'un courrier (négatif). Un flagrant délit de copie-collage.


Et ce n'est qu'à partir de là qu'interviennent certaines subtilités. N'oublions pas que la lettre de motivation n'est qu'un écran de fumée pour faire croire à une véritable sélection. Evidemment, ce n'est pas le cas. L'objectif est alors de ne pas être éliminé, d'esquiver les fautes possibles, un peu comme au ballon prisonnier dans notre enfance. Il s'agit d'éviter les coups de ballon, à la différence près que dans notre cas, nous ignorons le moment où nous arrêtons de jouer et que nous ne pouvons revenir dans la partie une fois délivré. Oui vous l'avez compris, il n'y a pas de délivrance...

Il faut savoir parler de soi, parler de l'autre et de l'autre et soi (facile, non?). L'autre étant le sanctuaire visé et les bienfaits qu'il apporte à l'humanité. Il est ainsi possible de flatter, un peu, en glissant quelques formulations bien senties : "votre établissement permet ceci", "vos valeurs génèrent cela". Le narcissisme des institutions sanitaires et sociales est souvent sensible à ce genre de chose dans sa quête de reconnaissance. Un point commun qu'elles partagent d'ailleurs avec les psychologues démunis. 

Une fois que l'on a compris le principe, c'est assez simple mais ça reste inefficace d'un point de vue pratico-pratique. Les entretiens ne pleuvent pas, les crapauds non plus, cela dit. Il ne faut pourtant pas lâcher. La persévérance est l'avenir du psychologue démuni, à la même hauteur que la chance et l'humour. C'est vous dire.

C'est tout, vous me direz. Oui, c'est tout. Et rien à la fois. Habituons-nous.

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